Culture: L’almanach de Mai

Tous les mois, Jean Noël vous propose un almanach rempli d’informations intéressantes et parfois insolites. Vous pourrez, si vous le voulez, télécharger le document à la fin de cet article, ou le consulter au local.

La vache!

La vache ! Qui n’a jamais usé de cette expression ne  serait-ce qu’une fois dans sa vie ?  On sait tous ce que ça veut dire, mais quelle est son  origine ? 

L’expression française “la vache !” est une  interjection familière utilisée pour exprimer la  surprise, l’admiration, la colère ou l’effarement.  Son origine exacte n’est pas parfaitement claire,  mais voici ce qu’on sait :  

Sens ancien de “vache” : Dès le Moyen Âge, “vache”  a parfois eu une connotation négative, associée à la  lourdeur ou à la rusticité. Le mot a pu être utilisé  pour insulter (“espèce de vache” = personne lourde,  méchante ou stupide).  

Milieu militaire : Au XIXᵉ siècle, dans l’argot des  soldats, “vache” désignait un supérieur dur ou  injuste. Crier “la vache !” pouvait être une façon  d’exprimer la peur ou l’exaspération face à une  figure d’autorité.  Adoucissement progressif : Avec le temps,  l’expression a perdu son lien avec l’injure et est  devenue une simple exclamation d’émotion,  forte mais sans vulgarité.


UN PEU D’HISTOIRE : 2 mai 1832. Révélation de George  Sand
 

Le 2 mai 1832, la critique littéraire salue la sortie à Paris d’un roman  intitulé Indiana. Tiré à 750 exemplaires, il fait la critique de la vie  bourgeoise. Son auteur est un inconnu du nom de George SAND.  Derrière ce pseudonyme se cache une jeune femme de 28 ans au  parcours déjà rocambolesque, née le 1er juillet 1804 à Paris sous le  nom d’Amantine Aurore Lucile Dupin. Ses parents sont un officier et  la fille d’un pauvre cabaretier.  

Elle épouse à 18 ans le baron Dudevant dont elle se séparera en 1836  après une relation orageuse et de multiples liaisons. Un an après le  mariage, en 1823, naît un garçon, Maurice. Cinq ans plus tard naît  une fille, Solange.  

Le pseudonyme George Sand sous lequel Aurore accède à la  célébrité littéraire rappelle par ailleurs Jules Sandeau, l’amant avec  lequel elle a commencé à écrire.  

Passionnée et volontiers exubérante, révolutionnaire et républicaine  dans l’âme, elle mène en marge de ses travaux d’écriture maints  combats politiques et des engagements féministes avant l’heure.  Elle ne craint pas non plus de scandaliser les bonnes âmes en  s’affichant en tenue d’homme ou avec un cigare. La maturité venue,  la romancière prend ses distances avec la bourgeoisie « louis philipparde » et découvre comme bien d’autres le monde du travail.  Elle devient ainsi l’amie du peintre Jean-François Millet, l’auteur  de L’Angélus.  

Après les journées révolutionnaires de 1848, elle se retire dans son  château de Nohant, au cœur de cette campagne berrichonne qui lui  fournit la matière de ses meilleurs romans. La Mare au  diable (1846), François le Champi (1847) ou encore La petite  Fadette (1849).  

Elle écrit vite. Quatre jours lui suffisent par exemple pour écrire La  Mare au diable, l’un de ses plus célèbres ouvrages. Mais elle prend  ensuite son temps pour relire et corriger son texte.  Après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte et la fondation du  Second Empire, en 1852, elle se tient à l’écart du pouvoir mais  conserve l’estime de l’empereur, lui-même connu pour sa fibre  sociale.  

La « dame de Nohant » meurt dans la sérénité le 8 juin 1876.  Passionnée, provocatrice, elle a créé un personnage inédit : la femme  libérée. Tiens, ça ne date donc pas d’hier… 

 

Mai ne va jamais sans fleurs

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