Tous les mois, Jean Noël vous propose un almanach rempli d’informations intéressantes et parfois insolites. Vous pourrez, si vous le voulez, télécharger le document à la fin de cet article, ou le consulter au local.
Pleine Lune:
12 Mai
Nouvelle Lune:
27 Mai
La vache!
La vache ! Qui n’a jamais usé de cette expression ne serait-ce qu’une fois dans sa vie ? On sait tous ce que ça veut dire, mais quelle est son origine ?
L’expression française “la vache !” est une interjection familière utilisée pour exprimer la surprise, l’admiration, la colère ou l’effarement. Son origine exacte n’est pas parfaitement claire, mais voici ce qu’on sait :
Sens ancien de “vache” : Dès le Moyen Âge, “vache” a parfois eu une connotation négative, associée à la lourdeur ou à la rusticité. Le mot a pu être utilisé pour insulter (“espèce de vache” = personne lourde, méchante ou stupide).
Milieu militaire : Au XIXᵉ siècle, dans l’argot des soldats, “vache” désignait un supérieur dur ou injuste. Crier “la vache !” pouvait être une façon d’exprimer la peur ou l’exaspération face à une figure d’autorité. Adoucissement progressif : Avec le temps, l’expression a perdu son lien avec l’injure et est devenue une simple exclamation d’émotion, forte mais sans vulgarité.
Rubrique d’expression
Haiku de Mai
Pluie fine de mai,
Un petit oiseau s’ébroue
Dans le prunier rouge.
En Mai
Le muguet ou « lys des vallées », originaire du Japon, est reconnaissable entre mille avec ses petites fleurs blanches très odorantes en forme de clochettes et regroupées en grappes. Introduit en Europe au Moyen Âge, il peut mesurer jusqu’à 30 cm de haut. Sa floraison se déroule d’avril à juin.
D’après la légende grecque, le muguet fut créé par Apollon, dieu du mont Parnasse, pour en tapisser le sol, afin que ses neuf muses ne s’abîment pas les pieds. Les Romains célébraient au début du mois de mai les Florales, en l’honneur de Flora, la déesse des fleurs. Les fleurs de muguet étaient portées aux portes du paradis pour mesurer la pureté du cœur et de l’âme. On croit aussi que ces fleurs symbolisent les larmes d’Ève après que Dieu l’eut chassée du jardin d’Éden.
UN PEU D’HISTOIRE : 2 mai 1832. Révélation de George Sand
Le 2 mai 1832, la critique littéraire salue la sortie à Paris d’un roman intitulé Indiana. Tiré à 750 exemplaires, il fait la critique de la vie bourgeoise. Son auteur est un inconnu du nom de George SAND. Derrière ce pseudonyme se cache une jeune femme de 28 ans au parcours déjà rocambolesque, née le 1er juillet 1804 à Paris sous le nom d’Amantine Aurore Lucile Dupin. Ses parents sont un officier et la fille d’un pauvre cabaretier.
Elle épouse à 18 ans le baron Dudevant dont elle se séparera en 1836 après une relation orageuse et de multiples liaisons. Un an après le mariage, en 1823, naît un garçon, Maurice. Cinq ans plus tard naît une fille, Solange.
Le pseudonyme George Sand sous lequel Aurore accède à la célébrité littéraire rappelle par ailleurs Jules Sandeau, l’amant avec lequel elle a commencé à écrire.
Passionnée et volontiers exubérante, révolutionnaire et républicaine dans l’âme, elle mène en marge de ses travaux d’écriture maints combats politiques et des engagements féministes avant l’heure. Elle ne craint pas non plus de scandaliser les bonnes âmes en s’affichant en tenue d’homme ou avec un cigare. La maturité venue, la romancière prend ses distances avec la bourgeoisie « louis philipparde » et découvre comme bien d’autres le monde du travail. Elle devient ainsi l’amie du peintre Jean-François Millet, l’auteur de L’Angélus.
Après les journées révolutionnaires de 1848, elle se retire dans son château de Nohant, au cœur de cette campagne berrichonne qui lui fournit la matière de ses meilleurs romans. La Mare au diable (1846), François le Champi (1847) ou encore La petite Fadette (1849).
Elle écrit vite. Quatre jours lui suffisent par exemple pour écrire La Mare au diable, l’un de ses plus célèbres ouvrages. Mais elle prend ensuite son temps pour relire et corriger son texte. Après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte et la fondation du Second Empire, en 1852, elle se tient à l’écart du pouvoir mais conserve l’estime de l’empereur, lui-même connu pour sa fibre sociale.
La « dame de Nohant » meurt dans la sérénité le 8 juin 1876. Passionnée, provocatrice, elle a créé un personnage inédit : la femme libérée. Tiens, ça ne date donc pas d’hier…
