LE CARAVAGE

Nous étions quelques-uns qu’une perspective de diaporama avec Lucienne avait alléchés, en
ce début de février et cela faisait bien longtemps que nous n’avions plus eu l’occasion de nous
instruire, tout cela était de la faute du vilain Covid bien sûr !

Lucienne nous présentait ce jour-là un artiste peintre du XVII° siècle au style novateur.
La caractéristique majeure de son œuvre résidait dans cet art de traiter les thèmes religieux
d’un naturalisme puissant et avec beaucoup de réalisme, s’appuyant sur la technique du
clair-obscur dramatique. Cela avait considérablement influé sur la peinture de cette époque et celle des siècles suivants.

Michelangelo Merisi da Caravaggio est né à Milan le 29 septembre 1571 et est décédé dans
des circonstances troubles à Porto Ercole le 18 juillet 1610.

Il était issu d’une famille originaire de Caravaggio, petit village aux alentours de Bergame qui
était alors sous influence espagnole.

La première enfance de Michelangelo reste assez floue, la découverte de son acte de
naissance en l’an 2007 seulement en atteste !

Le père était maçon, travaillant dans une petite entreprise. Les familles du côté de son père
comme de sa mère étaient très estimées et issues de la classe moyenne. Elles ont fourni plusieurs nourrices à la puissante famille des Sforza, ducs de Milan.

Michelangelo a bénéficié toute sa vie de la protection de Costanza Colonna sur laquelle il a pu souvent s’appuyer.
Il avait cinq ans lorsque la peste frappa Milan et la famille Merisi se réfugia alors à Caravaggio.
Mais, malgré cela, le père et le grand-père de l’enfant moururent ainsi que son petit frère.
Plusieurs années après, la famille ainsi réduite s’en est retournée en Lombardie et
Michelangelo, qui avait alors treize ans, fut placé dans un atelier de peinture, chez Simone
Peterzano, un disciple du Titien. Il y resta quatre années au cours desquelles il prit inspiration
sur écoles lombarde, vénitienne et bolognaise. Il s’inspira également de Léonard de Vinci.
Il y étudia le dessin, la peinture, notamment le portrait et la nature morte.

Ses dernières années d’apprentissage se passèrent à Rome et restent encore assez floues, on
ne sait pas grand-chose de cette période.

Ce qu’il faut retenir de l’art du Caravage ce sont les techniques jouant d’ombre et de lumière
qui furent le pilier essentiel de son œuvre. Certaines de celles-ci ont un relent d’érotisme
troublant.
Il a eu énormément de succès, les commandes furent nombreuses, et le Caravage n’hésitait
pas à faire des copies ou variantes de tableaux pour des personnes qui le souhaitaient. Ce qui
n’a pas facilité le répertoriage de ses œuvres ainsi que le fait qu’il ne dessinait pas avant de
peindre et signait rarement ses tableaux, exception faite de la Décollation de Saint Jean-
Baptiste, avec la giclée de sang en bas de l’œuvre, et la première version de la tête de
Méduse.
Réputé homme violent et querelleur, il dut parfois fuir pour échapper à la justice et vécut
pendant une certaine période dans le dénuement.

Le Caravage a bénéficié de protections et de soutiens tout au long de sa carrière, notamment
de la part du Cardinal Del Monte. Certaines de ses œuvres furent refusées par leurs
commanditaires en raison des libertés peu conventionnelles que prenait l’artiste dans ses
dessins et ses peintures.

Les dernières années romaines de Michelangelo furent compliquées, et un drame survint lors
d’une querelle entre personnages au sang chaud et à l’honneur chatouilleux, Le Caravage tua l’un de ses adversaires lors d’une de ces rixes et dut s’enfuir pour échapper à la justice. L’exil
et la condamnation à mort par contumace firent de lui un personnage en cavale pendant
quatre ans. Il chercha à obtenir le pardon du Pape tandis qu’il était réfugié à Naples, en
territoire espagnol, à cette époque-là, et il y poursuivit son œuvre avant de partir pour Malte
où il fut fait chevalier de l’Ordre de Malte. Son instinct querelleur lui joua encore des tours, la
prison et la fuite, une fois de plus, l’amenèrent en Sicile d’où il repartit ensuite pour Naples à
nouveau. C’est dans cette ville qu’il fut blessé et laissé pour mort. Le Caravage en réchappa et
reprit ses activités d’artiste.

En 1610, le Pape accepta de le gracier à condition qu’il demande son pardon. Apprenant cela,
il décida de rentrer en barque sur Porto Ercole et c’est au cours de ce voyage qu’il fut
emprisonné par erreur et libéré quelques jours plus tard, alors que le pape lui avait déjà
accordé son pardon.

Le Caravage n’atteindra pas Rome, il mourra, à l’hôpital de Porto Ercole à l’âge de trente-huit
ans. On en a ignoré longtemps les circonstances exactes mais le registre des décès de la paroisse de Saint-Erasme de Porto Ercole, retrouvé en 2001, signale qu’il est mort « à l’hôpital de Sainte-Marie-Auxiliatrice, des suites d’une maladie ». Laquelle ? On en est réduit aux hypothèses…

 

               

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