Au Couvent des Jacobins.

Les Fêtes étaient à peine passées qu’en 2023, nous avons retrouvé avec grand plaisir Amélie qui était en grande forme, posant des colles et récompensant les bonnes réponses de jolis points très appréciés des gagnants !

Cette fois-ci, il s’agissait de la visite du Couvent des Jacobins. Pas de pluie, mais du soleil et c’était un régal d’avoir toutes ces lumières colorées qui irisaient les murs de l’église dans un festival de couleurs dorées à point.

Tout d’abord, Amélie nous a montré le magnifique clocher depuis l’extérieur de l’édifice et la première future colle était en gestation !

Ce clocher est accolé au flanc nord de l’église, ce qui est une position assez inhabituelle ; il mesure 45 mètres de haut et fut construit entre 1275 et 1298. Similaire à celui de la basilique Saint Sernin, il est de forme octogonale avec des baies en arc de mitre, symbole de dignité, autorité et sainteté. Son clocher fut détruit pendant la Révolution.

L’ensemble conventuel des Jacobins est constitué d'une église dite « église des Jacobins », d'un cloître, d'une salle capitulaire, d'un réfectoire et d'une chapelle, la chapelle Saint-Antonin.

Il a été construit par l'ordre des Prêcheurs, un ordre mendiant dont la branche masculine a été fondée en 1215 à Toulouse par Dominique de Guzmán, futur Saint Dominique, afin de promouvoir la prédication de l'Évangile et lutter contre l'hérésie cathare.

Les bâtiments sont entièrement faits de brique et la construction est de style gothique.

Les Frères prêcheurs ont été appelés Dominicains dès le XIII° siècle et puis Jacobins, beaucoup plus tard, à la période moderne. (en référence au grand couvent de Paris situé rue Saint-Jacques) 

 L'église abrite depuis 1369 les reliques de saint Thomas d'Aquin, auquel elle est consacrée. C'est également dans ces bâtiments qu'a été établie pendant plusieurs siècles l'ancienne université de Toulouse depuis sa fondation en 1229 jusqu'à sa suppression à la Révolution française.

Le couvent a été construit en quatre fois sur des terrains acquis en 1229 sur la partie nord du vieux rempart romain, avec de l'argent donné par un riche capitoul, Pons de Capdenier qui devait certainement avoir des choses à se faire pardonner !

Au départ,  à partir de 1230 c’était une église simple, de plan rectangulaire, aux murs de briques, au chevet plat et couverte d'une charpente. La nef était divisée en deux par une ligne de cinq piliers aux soubassements carrés. La partie nord était destinée aux religieux et la partie sud aux laïcs assistant aux offices.

Par la suite, l'église s’est allongée vers l'est, avec un nouveau chœur et des chapelles funéraires.

Puis  l'église s’est dotée d'une abside avec des  voûtes gothiques à croisées d'ogives quadripartites culminant à 28 mètres et soutenues par trois colonnes. Jaillissant du sommet de la dernière colonne, 22 nervures composent un gigantesque palmier minéral à la ramure géométrique. Une prouesse architecturale  dont l'histoire n'a pas conservé le nom de son architecte. Le clocher est terminé en 1298 et abrite la cloche de l'Université, sa tour de 45 mètres de hauteur supporte alors une flèche de plan octogonal qui sera détruite pendant la Révolution. Et c’est là qu’intervint la majestueuse colle d’Amélie ! : Quel a été le modèle des vitraux du chœur ? la réponse fut donnée avec succès par notre ami Jacinto qui avait encore en tête les commentaires appuyés du début concernant l’étrange situation du clocher par rapport à l’église ! le modèle ayant servi pour réaliser les dessins des vitraux se trouvait dans les peintures du mur accolé au clocher… Bonne réponse !

L’achèvement de l’église date du XIV° siècle et une double nef est reconstruite selon l'abside, enlevant le contraste entre le palmier de l'abside et la nef charpentée. Ceci, grâce aux financements du cardinal  Godin.

Les reliques de saint Thomas d'Aquin attribuées par le pape Urbain Vl furent transférées à Saint-Sernin au départ des dominicains mais ont récemment regagné leur place en 1974.

Le couvent des Jacobins, abandonné par les dominicains suite à l'interdiction de leur ordre sous la Révolution française, fut confisqué comme bien national et utilisé comme caserne et comme dépôt.

Une partie a été attribuée à la ville de Toulouse, et l’autre continua d’héberger des chevaux. L’église devint une vaste écurie tandis que la chapelle Saint-Antonin se transforma en infirmerie vétérinaire. Enfin le cloître fut démoli aux trois-quarts pour améliorer le passage des chevaux. En 1865, le monument fut échangé à la ville de Toulouse contre des terrains et c’est le lycée Pierre-de-Fermat qui récupéra les bâtiments.

Les Jacobins commençaient à se délabrer quand on entreprit leur sauvetage à partir de 1920,  jusqu'au début du XXI° siècle. Les travaux furent l’œuvre de Maurice Prin, qui y passa l'essentiel de sa vie, c’est-à-dire plus de 60 ans !

Le cloître est formé de quatre galeries. Les colonnades sont en marbre gris de Saint-Béat et les chapiteaux sont ornés de sculptures végétales. Elles soutiennent un toit en appentis reposant sur des arcs de brique.

La chapelle Saint-Antonin est située entre le réfectoire et la salle capitulaire. Elle fut construite et décorée aux frais de Dominique Grima, frère prêcheur et évêque de Pamiers. Elle était destinée à recevoir les tombes des chanoines et la dépouille de son fondateur.

Les peintures murales représentent la deuxième vision de l'Apocalypse. Près des fausses fenêtres à fleurs de lis blanches sur fond bleu, on retrouve des anges avec une série d'instruments, Les murs présentent des peintures de la vie de saint Antonin, patron de la cathédrale de Pamiers.

La salle capitulaire  est située dans la galerie occidentale du cloître. C'est une vaste salle d’architecture  très simple,  dont la voûte repose sur deux fines colonnes prismatiques en marbre gris soutenant six travées. Deux grandes baies encadrent la porte.

Certains chapiteaux représentent les symboles des quatre évangélistes : le lion, le taureau, l'homme et l'aigle. L'agneau, image de Jésus Christ, occupe la clé de voûte de la chapelle. Les murs, peints dès l'origine, offrent des portraits de saints dominicains.

Cette salle est un haut lieu d’échanges aux usages multiples.

Merci Amélie pour toutes ces explications et pour les points attribués aux auditeurs les plus perspicaces, Merci à Geneviève qui s’est démenée pour nous offrir cette belle matinée.

Jn

 

           la salle capitulaire                                                      Le clocher de l’église St Thomas d’Aquin

 

                     

 

La nef centrale de l’église,

 

Retour en haut