Diane dans le miroir

7 décembre 2015, la salle est pleine. Il faut dire que nous avons le plaisir d’accueillir  Sandrine ROUDEIX, écrivaine et photographe. Nous l’avions  déjà reçue en 2013 pour son roman,  Les petites mères, que nous avions aimé.

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Le fil conducteur de l’œuvre de Sandrine Roudeix, c’est l’émancipation de la femme. Emancipation de l’adolescente vis-à-vis de son père dans Attendre, son premier roman ; émancipation de la jeune femme vis-à-vis  des ses grands-mères dans Les petites mères.

Dans ce nouveau livre, Diane dans le miroir, elle s’est intéressée à une femme avec laquelle elle a beaucoup de points communs : Diane ARBUS. Diane, la photographe américaine qui voulait être écrivaine, Diane qui, grâce à son Leica,  s’est émancipée de sa famille et de la société machiste des Etats-Unis du début des années 1960, qui a osé s’affranchir des codes et des conventions, qui a osé s’affirmer dans ce monde très masculin de la photographie.  

DSCF6470L’auteur se glisse dans l’esprit de son personnage pour raconter la dernière nuit imaginaire de Diane qui s’est suicidée à 48 ans, une nuit de grande solitude, en juillet 1971, après s’être photographiée seule et nue dans sa salle de bains pour cerner au plus près sa « vérité ». Avec un souci psychologique commun : rentrer dans la tête des personnages pour les comprendre sans les juger, ce que faisait Diane pour ses photos. « Dites-moi un secret » leur demandait-elle pour photographier ces laissés pour compte qu’on lui interdisait de regarder quand elle était enfant, les « anormaux », les différents. Et qui a cherché à les montrer dans des situations « normales » alors qu’elle mettait les gens « normaux » dans des situations « anormales ».  Elle a voulu réhabiliter l’étrange et n’a pas cherché à faire du beau, ce qui lui valut de nombreuses critiques.

D’autres aspects du roman :

§  Le conflit entre l’enfant et l’adulte qui cohabitent en nous. Dois-je grandir ou rester petit(e) ? Pour cela, Sandrine fait appel à Alice au pays des merveilles qui ouvre et ferme l’œuvre. Et, chez Diane, « la petite fille – solitaire et mal aimée –  a tué la femme ». Pourquoi ?

§ La féminité : qu’est-ce qu’être femme

       –     dans les années 70,

  •  par rapport aux hommes 
  • dans son corps…  ?

Sandrine commente aussi quelques unes des photos de Diane, puis quelques-unes des sienne

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Il est temps de clore la séance par quelques dédicaces, par la dégustation de boissons et de petits gâteaux que Joëlle a prévue. Encore une belle rencontre !

Prochain  rendez-vous après les fêtes, le 18 janvier.                                                              

                                                                                                                                  Lucienne

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