En ce jeudi de la mi-décembre, dame soleil avait prédit de la pluie, elle nous a accueillis sur le parvis de l’Église Saint Exupère et puis s’en est allée aussi vite qu’elle est tombée, nous avons mis les parapluies de côté et c’était bien ainsi !
Amélie nous a bien sûr situés dans ce quartier toulousain riche et vaste. Et nous avons ainsi appris qu’il y avait en fait deux quartiers, le Busca et Monplaisir.
Bien connu pour ses promenades et ses jardins aménagés depuis le milieu du XVIIIe siècle auprès des remparts détruits, le quartier du Busca Monplaisir a tardivement attiré la bourgeoisie qui, depuis la fin du XIXe siècle, n’a cessé de construire de belles demeures art nouveau, art déco, régionaliste ou moderne. En bordure des allées Jules-Guesde et du Boulingrin s’élèvent l’église Saint-Exupère, les Facultés et le prestigieux palais du maréchal Niel. Trois musées s’offrent à la visite : musée Georges-Labit, musée de la Résistance, muséum d’Histoire naturelle. Au bord du canal du Midi, le bassin du Radoub permet encore d’évoquer le souvenir de l’intense activité du port Saint-Sauveur.
L’église Saint Exupère nous a charmés et intrigués avec son style baroque. Elle avait été construite par Didier Sansonnet à partir de 1620 pour servir de chapelle aux carmes déchaussés ; un ordre religieux issu de la réforme du Carmel. Elle se situe extra muros, sur la rive droite de Toulouse. Son petit clocher octogonal abrite un carillon de 14 cloches
Son histoire est assez mouvementée, puisqu’elle a été désaffectée de la Révolution jusqu’au Concordat où elle est à nouveau rendue au culte et consacrée en 1807 sous le nom de Saint Exupère.
Les façades et toitures de l’ancien cloître ont été répertoriées aux monuments historiques en 1974 comme l’église elle-même.
En façade on a pu remarquer la statue de Saint Joseph et de l’enfant Jésus réalisées par Gervais Drouet.
Lorsque nous sommes entrés dans l’église, une atmosphère étrange nous a surpris, tant le style baroque est omniprésent. Des statues en bois peint , des peintures charmantes et des chapelles toutes plus belles les unes que les autres nous ont ébahis. Et que dire de ces immenses tableaux représentant Ste Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne, St Joseph, et une superbe Vierge et l’Enfant Jésus apparaissant à un religieux Carme. Puis nous avons tourné le dos au Chœur pour admirer un orgue remarquable avec ses 27 jeux répartis sur 3 claviers manuels de 56 notes… le tout comptait la bagatelle de 1500 tuyaux !
Une dernière surprise nous attendait en quittant l’édifice : un monument aux morts de la Grande Guerre inséré dans ce lieu religieux faisant fi de la loi de 1905 sur la laïcité ! Il faut croire qu’à cette époque on faisait moins cas de la laïcité qu’aujourd’hui où la question est devenue brûlante…
La visite s’est poursuivie en remontant les allées Jules Guesdes, avec une première halte devant le théâtre Sorano inauguré en 1964 par Maurice Sarrazin. Cet édifice a une histoire et une aventure artistique riche et pleine de rebondissements. Puis nous avons longé le Muséum d’Histoire Naturelle pour traverser la couronne entourant le Grand Rond et nous avons franchi les monumentales grilles qui délimitent le Boulingrin dans lequel nous nous sommes promenés au gré de quelques statues telles celles de Louis Vestrepain, célèbre cordonnier toulousain, le réveil de Morphée, le vainqueur au combat de coqs, la louve et la chienne qui se font face en mémoire de la cession de l’Alsace et de la Moselle à l’Empire Allemand en 1871.
A travers les allées Paul Sabatier, nous nous sommes promenés au milieu de la Cité HBM du Grand Rond, d’architecture avant gardiste au temps de sa construction, pour atteindre le Canal du Midi. Situé aux abords du Grand Rond, entre l'allée des Soupirs, la rue de Tivoli et le canal du Midi, la parcelle trapézoïdale était occupée par l'ancienne fonderie Olin. S'inscrivant dans le plan de Mondran et les axes initiés par le Grand Rond, les 4 bâtiments s'installent sur la parcelle trapézoïdale selon deux longues barres en retrait des rues latérales, une barre plus courte sur le Grand Rond et un bâtiment en U qui referme la parcelle et offre une façade sur le port Saint-Sauveur.
Laissant derrière nous Monplaisir, nous avons apprécié les belles demeures bourgeoises du Busca et même pu entrevoir la future acquisition d’Amélie…lorsqu’elle aura gagné au Loto !
Entre la Garonne et le canal du Midi, voisin des Carmes au pied du côteau de la Côte Pavée, le quartier du Busca tire son nom d’un ancien domaine : à l’emplacement de la place Henry-Russel se trouvait au 18e siècle une vaste métairie, propriété de la famille de Busca. Au 19e siècle, le domaine constitue l’une des plus belles demeures plaisancières des faubourgs toulousains. Il appartient alors au marquis de Castellane. Après avoir été submergé par les eaux du canal du Midi en 1841, le domaine sera finalement morcelé et acquis en partie par la ville de Toulouse, en partie par des investisseurs privés. Le château de Busca est détruit en 1859. À la fin du 19e siècle, le quartier a ainsi vu se construire sur les anciens terrains du domaine des villas bourgeoises de style hétéroclite, parmi lesquelles de nombreuses demeures Art déco et Art nouveau. Ces dernières coexistent avec des toulousaines traditionnelles en briques roses
. Amélie nous a naturellement parlé de ce mystérieux personnage qu’était Georges Labit (on ne prononce pas la dernière lettre de son nom !) et nous avons pu admirer le musée éponyme de style mauresque ainsi que les maisons dont il était propriétaire dans ce joli quartier.
Les kilomètres arpentés commençaient à bien se faire sentir lorsque nous nous sommes quittés sur les allées François Verdier, devant la statue de ce résistant surnommé « Forain ».
Noël approchant, nous nous sommes éparpillés pour profiter de la ville et, pour certains, faire leur shopping de Noël.
Merci Amélie de nous avoir fait apprécier ce quartier dans lequel il doit faire bon se perdre aux beaux jours !
Merci à Geneviève d’avoir eu cette belle idée de nous y emmener !
Jn