Christine nous accueille, ce 5 décembre 2016.
Soudain, seuls. Tel est le titre du roman dont nous débattons, sous la houlette de Jacqueline Dulieu et de Geneviève Soulé. La plupart d’entre nous ont lu le livre.
D’abord, une présentation de l’auteur, Isabelle Autissier, née en 1956, plus connue comme navigatrice que comme écrivain. Elle découvre la navigation à la voile très jeune et, déjà, après avoir lu un livre de Moitessier, elle est prête à partir. Mais, auparavant, elle fait ses études, devient ingénieur agronome spécialisée dans l’halieutique, enseigne à l’école maritime de La Rochelle.
En 1991, elle abandonne l’enseignement pour se consacrer à la navigation à la voile, participe au Vendée Globe en 96-97. En 99, lors d’une course en solitaire, son navire chavire et elle reste coincée sous la coque jusqu’à ce qu’un skipper vienne la secourir. Après quoi elle abandonne la course en solitaire.
Elle occupe se nombreuses fonctions dont, entre autres : membre du conseil consultatif des Terres australes et antarctiques et, depuis 2009, présidente de la branche française du WWF. Et elle participe à des expéditions scientifiques.
Elle s’est également tournée vers l’écriture pour des essais, des récits, un livret d’opéra, un premier roman en 2009, Seule la mer s’en souviendra. Soudain, seuls est son deuxième.
Ce roman raconte l’aventure d’un couple de Parisiens trentenaires, Ludovic et Louise, qui veulent tout lâcher et partent naviguer vers « les 40èmes rugissants » et « les 50èmes hurlants ».
Après un début exaltant, l’inconséquence du mari entraîne le naufrage du Jason, leur bateau : ils se retrouvent « soudain, seuls », prisonniers d’une île inhabitée, loin des routes maritimes. Ils trouvent refuge dans une ancienne usine baleinière. Il leur faut survivre dans une nature hostile, lutter contre le froid, se nourrir – c’est l’occasion de scènes plutôt horribles … Même s’ils s’adaptent assez vite, ce n’est qu’au prix de très grandes difficultés.
Dans ces conditions, les caractères se révèlent, se mettent à nu ; les rapports humains se tendent, les relations se dégradent.
Le livre est construit en deux parties : Là-bas, la plus longue, et la seconde, Ici.
La dernière partie approfondit la psychologie de Louise face aux médias qui la harcèlent lors de son retour à Paris.
Isabelle Autissier utilise largement sa profonde connaissance des sujets qu’elle traite. Son écriture est ciselée, débarrassée de tout mot inutile. Le sentiment dominant emprunte à Baudelaire la mélancolie de Spleen. Un livre qu’on a aimé.
Joëlle, qui nous avait accueillis avec des chocolats de Noël, fait circuler boissons et petits gâteaux.
Certains vont emprunter des livres – y compris les nouveaux que le comité de lecture nous a présentés au début de la séance. Il est possible aussi d’acheter des livres plus anciens.
Nous nous retrouverons le 23 janvier 2017, autour de Benoît Séverac qui nous parlera de ses deux derniers livres : Le chien arabe et Arrête tes six magrets.
Lucienne