23 janvier 2017. Salle pleine pour accueillir Benoît SEVERAC – que nous avions déjà reçu en 2009 – et parler de son livre, Le chien arabe paru en 2016.
Après avoir exercé nombre de (petits) métiers, Benoît Séverac a abandonné une partie de ses activités pour se consacrer à son métier d’écrivain et parallèlement à enseigner l’anglais à l’Ecole vétérinaire de Toulouse ainsi qu’aux étudiants du Diplôme National d’Œnologie de Toulouse. Ses expériences, nombreuses et variées en raison de son ouverture d’esprit, nourrissent son écriture.
Il a obtenu de nombreux prix littéraires, y compris pour les livres qu’il écrit pour la jeunesse ; le dernier, Little sister, traite d’ailleurs du même sujet que Le chien arabe.
Après avoir lu la dédicace, Christine demande à Benoît SEVERAC de lire la Note de l’auteur qui introduit le roman : c’est une présentation du cadre, les Izards, quartier de mauvaise réputation au nord de Toulouse où il vit depuis quelques années. Un quartier dont il aime parler afin de changer le regard de ses lecteurs : dans ce monde très dur, les liens sociaux sont forts, on n’éprouve pas de sentiment d’insécurité.
Ici, l’enquête policière sert de prétexte aux thèmes développés : les conflits qui opposent différents groupes (un petit nombre d’individus), l’économie souterraine, la minorité salafiste, la majorité silencieuse qui n’apparaît jamais dans les reportages.
Le titre a été mal perçu. Il faut que Benoît SEVERAC explique qu’il n’avait aucune intention malveillante, qu’entre le moment où le roman a pris naissance avec son titre – 2012 – et celui où il a été terminé – 2015 – des changements étaient intervenus : le mot arabe avait pris une connotation différente et était devenu compliqué à utiliser. Tellement que l’édition en livre de poche s’appellera Trafics, titre beaucoup plus neutre et grand public
D’où est née l’idée du livre ? Après l’affaire Merah, Benoît SEVERAC s’est demandé comment en parler sans parler directement ni de Merah ni de ses victimes, en prenant de la distance avec cette histoire. Il s’est alors interrogé sur les sentiments, les réactions d’une jeune sœur supposée de Merah. Le roman a été terminé au moment de la tuerie du Bataclan et collait involontairement à l’actualité. Il est paru en mars 2016.
Quant à l’embrigadement des djihadistes, Benoît Séverac ne l’attaque pas de front mais par la bande.
Le côté humain contrebalance la noirceur du fond et délivre un message d’espoir. L’histoire principale, c’est celle d’une amitié entre la vétérinaire du quartier, Sergine Ollard, et Samia, une adolescente désemparée, sœur d’un caïd notoire. Intervient une troisième héroïne, la policière Nathalie Decrest.
Pourquoi avoir choisi le roman noir ? Par filiation avec les naturalistes du XIXème siècle : Zola, Flaubert, Hugo…
Pour terminer, quelques mots sur un autre livre de Benoît Séverac, un polar Arrête tes six magrets, dans la collection le Poulpe créée en 1995 par Jean-Bernard Pouy pour mettre en avant un propos social.
Après cette rencontre intéressante et enrichissante, séance de dédicaces.
Joëlle, qui nous a accueillis, fait passer boissons et gaufrettes (de notre enfance).
Prochain débat, le lundi 13/03 avec Henri RECH pour Voyage au bout de la mer océane.
Lucienne